Le quartier de Lagunillas est le véritable cœur battant de la scène artistique de Malaga.

Alors que le conseil municipal a fait beaucoup de bruit et d'efforts sur sa barrio artistique, SoHo, l'ironie est qu'à un emplacement encore plus central se trouve un barrio dont le développement bloqué et l'abandon ultérieur ont donné naissance à un véritable art de rue. Le barrio se trouve immédiatement à l'est de la splendide Plaza de la Merced. La rue qui passe entre le gastro marché de La Merced et la maison où est né Picasso vous mène dans un dédale de petites rues qui montent la petite colline, connue localement sous le nom de Las Lagunillas. Cela ne pourrait pas être plus central, et pourtant vous ne trouverez pas de magasins de chaîne, de restaurants franchisés, de musées financés par l'État, ou en fait de tout financement public en dehors des blocs de logements sociaux impersonnels. Ce barrio résidentiel central était prévu pour un développement considérable car il s'effondrait et était sordide. Certains nouveaux blocs ont été construits, quelques rénovations ont été effectuées puis le projet s'est inexplicablement arrêté. Des dizaines de bâtiments sont vides, ou ont été démolis et les sites laissés vacants. Il y a de la décadence et de la délabrement tout autour. Les magasins là-bas servent les besoins locaux à partir de devantures de magasins familiaux délabrés. La communauté est soudée et de classe ouvrière. C'est un contraste frappant avec la modernité de la vieille ville et l'élévation de l'ancien quartier morbide de SoHo.


Il y a quelques années, déçus par la décadence, des artistes locaux et des activistes sociaux ont formé deux associations dédiées à la promotion de l'activité artistique comme moyen de focaliser la jeunesse et de créer une action sociale positive dans le quartier. Le résultat a été un terrain de basket communautaire et une place, la Plaza Esperanza, et une association connue sous le nom de 'El futuro es muy Grease'. L'avenir est très Grease. Il se composait d'un tableau noir et d'un panneau d'une récente pièce de théâtre musicale, où Concha Rodriguez écrirait quotidiennement des slogans pour inspirer les locaux à améliorer leur quotidien. De là, la décoration spontanée des terrains abandonnés, des façades et d'autres bâtiments s'est propagée de manière concentrique. Des artistes d'autres régions d'Espagne ainsi que des locaux ont contribué.

Il y a maintenant un espace multiculturel, El Polivalente, différents studios d'artistes, un centre culturel flamenco et un atelier de réparation de vélos communautaire. Tout cela provient de la communauté et est complètement en dehors du régime municipal. Les quelques pâtés de maisons de la ville sont resplendissants de murales lumineuses et fantastiques. Les thèmes vont du fantastique, aux figures flamencos de célébrité locale, aux déclarations politiques franches se plaignant de la bourgeoisie entraînée par le tourisme. La chose fascinante est que ce qui pourrait autrement être un quartier lugubre intimidant, il palpite de vie et de couleur, et les habitants en tirent beaucoup de fierté et de positivité. Les jeunes touristes branchés peuvent être vus explorer ce phénomène complètement non publicisé, mais il est surprenant de voir combien peu de gens atteignent le plus grand spectacle gratuit de Malaga, à seulement quelques mètres de la place touristique la plus fréquentée de la ville. Que ces photos aiguisent votre appétit et assurez-vous de visiter, de vous promener, de siroter une bière dans un bar de quartier tranquille et délabré, si près et pourtant si loin du tourisme d'entreprise rugissant autour du coin. Certainement le secret le mieux gardé de Malaga.